APIXABAN/MTEV/CANCER

 
 

Parfois, des détails mineurs peuvent avoir un impact énorme. Si vous ne consacrez pas 100% de vos efforts à chaque détail, vous rencontrez immédiatement des difficultés Michaël   Schumacher

 

 

Cohen AT, Creeper KJ, Alikhan R, Er C, Connors JM, Huisman MV, Munoz A, Vescovo G, Bauersachs R, Ageno W, Agnelli G, Becattini C. Early Time Courses of Recurrent Venous Thromboembolism and Bleeding during Apixaban or Dalteparin Therapy for Patients with Cancer. Thromb Haemost. 2024 Jan 9. doi: 10.1055/s-0043-1778642. Epub ahead of print. PMID: 38196077.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/38196077/#:~:text=Conclusion%3A%20The%20frequencies%20of%20recurrent,therapy%20in%20cancer%2Dassociated%20VTE.
 

Contexte 

Chez les patients atteints de thromboembolie veineuse aiguë (MTEV), les taux de récidive et d'hémorragie majeure sont les plus élevés au cours des premières semaines d'anticoagulation. 

L'essai CARAVAGGIO a démontré la non infériorité de l'apixaban par rapport à la daltéparine pour le traitement de la MTEV associée au cancer sans risque accru d'hémorragie majeure. 

Nous avons comparé l'évolution précoce de la récidive de MTEV et des événements hémorragiques majeurs de l'apixaban par rapport à la daltéparine à 7, 30 et 90 jours de traitement chez des patients atteints de MTEV associée au cancer.

Méthodes

La conception de l’étude CARAVAGGIO a été décrite. Les patients éligibles ont été répartis au hasard pour recevoir une monothérapie avec de l'apixaban ou de la daltéparine pendant 6 mois. Le principal critère d’évaluation de l’efficacité était l’incidence des MTEV récurrentes objectivement confirmées. Le principal critère de jugement en matière de sécurité était une hémorragie majeure.

Résultats 

Chez 1 155 patients, une MTEV récurrente après 7, 30 et 90 jours est survenue chez 6 (1 %), 15 (2,6 %) et 27 (4,7 %) patients du bras apixaban contre 5 (0,9 %), 20 ( 3,5 %) et 36 (6,2 %) patients respectivement dans le bras daltéparine. Aux jours 7, 30 et 90, des événements hémorragiques majeurs étaient survenus chez 3 (0,5 %), 9 (1,6 %) et 16 (2,8 %) patients du groupe apixaban contre 5 (0,9 %), 11 (1,9 %). et 17 (2,9 %) patients du groupe daltéparine.

 

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Que sait-on de ce sujet ?

  • Les taux de récidive et de saignement sont les plus élevés les premières semaines d'anticoagulation.
  • Ces risques sont encore plus élevés chez les patients atteints de cancer.

 

Qu'est-ce que ce papier ajoute ?

  • Cet article met en évidence la sécurité et l'efficacité de l'apixaban par rapport à la daltéparine à tous les moments majeurs des points pour la MTEV associée au cancer.
  • Les données rassurent sur un démarrage précoce du traitement anticoagulant oral.

 

Conclusion

Les fréquences de MTEV récurrentes et d'événements hémorragiques majeurs à 7, 30 et 90 jours de traitement par apixaban par rapport à la daltéparine étaient similaires chez les patients atteints de MTEV associée au cancer. Cela soutient l'utilisation de l'apixaban pour l'initiation et la phase précoce du traitement anticoagulant dans la MTEV associée au cancer.

 

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Commentaire

Il existe toujours une hésitation à prescrire d'emblée un AOD chez un patient qui présente une MTEV au décours d'un cancer. Bien entendu on éliminera les cancers chez lesquels les AOD sont contre indiqués en l'absence de leur exérèse : cancers coliques et cancers du tractus urothélial et dans certains cas les métastases cérébrales. La fonction rénale doit toujours être évaluée. Cette étude issue de CARAVAGGIO est très rassurante car HBPM et AOD (ici l'apixaban) font jeu égal en matière de récurrences et d'hémorragies à  J7, J30 et J90 .Voici donc une bonne raison si le patient est d'accord de prescrire dans le contexte cancer MTEV de l'apixaban en urgence. Il faudra aussi s'assurer qu'il n'y a pas d'interactions avec les traitements du cancer.

 

Cette possibilité de prescription, est-ce un avantage ?  Oui, pour les patients qui bénéficient d'un médicament plus facile à gérer.

 

Mais il existe encore des médecins irréductibles pour le tout HBPM. C'est un fait, en parlent-ils directement avec les patients ? Le formatage n'est pas une bonne solution.

Toute prescription doit être expliquée et comprise par les patients.