"Il y a deux organes inutiles : la prostate et le président de la République." Georges CLEMENCEAU
Leong DP, Guha A, Morgans AK, Niazi T, Pinthus JH.Risque cardiovasculaire dans le cancer de la prostate : JACC : revue de l'état de l'art en cardio-oncologie. JACC CardioOncol 2024;6:835-846.
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ADT = androgen deprivation therapy
ARPI = androgen receptor pathway inhibitor
CVD = cardiovascular disease
GnRH = gonadotropinreleasing hormone
PC = prostate cancer
SCORE2 = Systematic
Coronary Risk Evaluation 2
SEER = Surveillance,
Epidemiology, and End Result
Voici les points clés à retenir d’une étude de pointe sur le risque cardiovasculaire (CV) dans le cancer de la prostate (CP) :
- Les patients atteints de PC présentent une prévalence significative de maladies cardiovasculaires (MCV), jusqu'à 20 % d'entre eux présentant une MCV établie au moment du diagnostic. La maladie coronarienne, l'insuffisance cardiaque et la thromboembolie veineuse sont nettement plus fréquentes dans ce groupe par rapport à la population générale.
- Le traitement anti-androgénique augmente les risques cardiovasculaires par le biais de mécanismes tels qu'une augmentation de l'adiposité, une diminution de la force musculaire et une incidence plus élevée d'hypertension et de diabète. Les cliniciens doivent surveiller et atténuer ces risques.
- Les antagonistes de l'hormone de libération des gonadotrophines (GnRH) peuvent présenter un risque plus faible d'événements CV par rapport aux agonistes de la GnRH, mais d'autres études sont nécessaires pour le confirmer.
- Les inhibiteurs de la voie des récepteurs aux androgènes (ARPI) tels que l'enzalutamide et l'abiratérone augmentent les risques d'hypertension et de rétention d'eau au-delà de ceux posés par les agonistes de la GnRH. L'association d'ARPI et d'agonistes de la GnRH justifie une surveillance cardiovasculaire plus étroite.
- L'inflammation chronique peut être à l'origine de la progression du PC et du développement des maladies cardiovasculaires. Les stratégies anti-inflammatoires pourraient avoir un double avantage dans la gestion du PC et la réduction du risque cardiovasculaire.
- Le contrôle sous-optimal de l'hypertension, de l'hyperlipidémie et du diabète est fréquent chez les patients atteints de PC. Une collaboration renforcée entre les équipes d'oncologie, de cardiologie et de soins primaires peut combler ces lacunes plus efficacement.
- Une évaluation annuelle du risque cardiovasculaire est recommandée pour les patients sous PC recevant un TPA, y compris des évaluations des lipides, de la glycémie, de la fonction rénale et des électrocardiogrammes. Une attention accrue est nécessaire pour les patients présentant des pathologies cardiovasculaires préexistantes.
- Les interventions ciblant l’arrêt du tabac, l’activité physique régulière et une alimentation saine pour le cœur doivent être intégrées aux soins de santé de routine pour traiter les facteurs de risque cardiovasculaire modifiables.
- Les outils existants, comme le modèle de stratification des risques SCORE2, ne sont pas validés pour les populations atteintes de cancer de la prostate. Le développement et l'utilisation de modèles de prédiction des risques cardiovasculaires spécifiques au cancer sont une priorité pour les soins personnalisés.
- Les antagonistes de la GnRH et les thérapies combinées avec des agents cardioprotecteurs tels que les statines et les agents antihypertenseurs offrent du potentiel mais nécessitent une validation supplémentaire dans des essais randomisés.
Taux de mortalité par cancer de la prostate à différentes étapes de la maladie
Il est important de comprendre le pronostic du PC pour évaluer les risques et les avantages des interventions cardiovasculaires chez les patients concernés.
Stratégies de traitement du cancer de la prostate
L’ADT et l’ARPI affectent les facteurs de risque cardiovasculaire et ont été associés à une augmentation des événements cardiovasculaires.
Thèmes cliniques : Cardio-oncologie, Prévention
Relation entre les traitements de PC, les facteurs de risque cardiovasculaire et la maladie ; et stratégies pour atténuer le risque cardiovasculaire
Les agonistes de la GnRH favorisent l'obésité, le diabète et l'hypertension ; les ARPI favorisent l'hypertension. La relation entre les antagonistes de la GnRH et les maladies cardiovasculaires est incertaine, tandis que l'ampleur du risque cardiovasculaire directement attribuable aux agonistes de la GnRH et aux ARPI reste à définir. *Les ARPI ont été spécifiquement associés au développement de l'hypertension.
Résumé
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La charge des facteurs de risque cardiovasculaire est élevée chez les patients atteints de PC. |
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L’ADT est associée à une augmentation de l’adiposité, à un risque accru de diabète et d’hypertension et à une diminution de la force musculaire, qui sont des facteurs de risque cardiovasculaire. |
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Les ARPI augmentent le risque d’hypertension et de rétention d’eau au-delà des effets des agonistes de la GnRH. |
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La relation entre l’utilisation d’agonistes de la GnRH et les événements cardiovasculaires indésirables reste à bien caractériser, car les données rétrospectives existantes reliant l’utilisation d’ADT aux effets cardiovasculaires indésirables sont limitées. |
Une synthése de qualité et très utile et surtout très instructive
Les cancers sont tous à sur risque CV et à sur risque de MTEV, de plus les traitements du cancer y participent
Donc, le coeur au décours d'un cancer doit être surveillé régulièrement et avec attention sur les plan des marqueurs notamment (Troponine)
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