Repenser l'Information des patients

“ Bien informés, les hommes sont des citoyens ; mal informés ils deviennent des sujets. ” Alfred Sauvy

“ La civilisation démocratique est entièrement fondée sur l'exactitude de l'information. Si le citoyen n'est pas correctement informé, le vote ne veut rien dire. ” Jean François Revel


Devons-nous repenser la façon d’informer nos patients ?

Jean Gabriel Jeannot, le 11.11.2023
https://cabinetmedical.ch/ : à consulter ++++
https://www.docteurjeannot.ch/dr-jeannot

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Article libre d'accés

Excellent article du Dr Jean Gabriel Jeannot sur un sujet dont on parle peu finalement
Autorisation de l'auteur pour la publication sur https://medvasc.info/ 

Pésentation

L’objectif de CabinetMedical.ch est de présenter aux professionnels de la santé l’ensemble des services et produits auxquels ils recourent dans le cadre de leur activité professionnelle. Qui sont les assureurs spécialisés pour le monde médical? Où commander son matériel et ses médicaments? Où demander son droit de pratique? Quel dossier médical informatisé choisir? Les questions sont nombreuses. L’idée de CabinetMedical.ch est de présenter la totalité de ces informations à un seul endroit, sur un site unique, site au top

L'article 

Donner des informations de qualité à nos patients est essentiel, pour qu’ils comprennent leurs maladies, leurs traitements mais aussi qu’ils puissent eux mêmes s’impliquer dans la prise en charge de leur santé.
 
Pour la plupart des médecins, cela se limite aux informations transmises lors de la consultation, est-ce suffisant ?

Les patients ne comprennent pas tout…

Même si la plupart d’entre nous sont convaincus que leurs patients comprennent clairement tout ce qui leur est transmis, la réalité est certainement plus nuancée. Une étude publiée en 2010* montre en tout cas des chiffres inquiétants : entre 40 et 80% de l’information délivrée par le personnel médical est immédiatement oubliée par les patients, et près de la moitié de l’information retenue est incorrecte.
Les raisons principales sont :

  1. La terminologie médicale employée.
  2. Le mode de délivrance de l’information (oral et non écrit).
  3. Le niveau d’éducation des patients ou leurs attentes spécifiques.


La conséquence est que de l’information cruciale est instantanément perdue au moment du transfert clinicien-patient, ce qui a des conséquences lourdes sur la capacité du patient à prendre en charge sa santé.

Pour ce qui est de la terminologie utilisée, nous faisons tous des efforts pour adapter
 mode de délivrance de l’information, le mode oral utilisé durant la consultation a l’immense avantage de permettre une interaction, en tout cas avec les patients qui osent poser des questions. Il a le défaut de ne laisser aucune trace, le patient ne pourra donc pas y avoir accès une fois qu’il vous aura quitté.

Prescrire des vidéos ?

Un collègue français a lui décidé d’aller plus loin. Lauréat de l’Académie de médecine, il se présente comme « médecin le jour, vulgarisateur la nuit ». Sa particularité ? Il créé des vidéos d’informations : chalazion, vasectomie, cancer de prostate et PSA, les sujets sont nombreux et variés. Il prescrit même ses vidéos à ses patients sur ses ordonnances, à l’aide d’un QR code. 

L’écrit

Même si une vidéo est certainement un moyen très efficace pour transmettre des informations à nos patients, la difficulté est certainement de créer des vidéos pour l’ensemble des sujets dont nous parlons fréquemment à nos patients.
 
Dans ce sens, il y a un moyen de communication qui est certainement sous-utilisé par le monde médical, c’est simplement l’écrit.

Si le problème de santé dont souffre notre patient implique qu’il doit intégrer de nombreuses informations, le support idéal est certainement le livre. On peut penser à des sujets comme les insomnies, le mal de dos ou la dépression, autant de situations où a prise en charge nécessite un patient impliqué, donc informé

Si le problème de santé dont souffre notre patient implique qu’il doit intégrer de nombreuses informations, le support idéal est certainement le livre. On peut penser à des sujets comme les insomnies, le mal de dos ou la dépression, autant de situations où la prise en charge nécessite un patient impliqué, donc informé.

A titre d’exemple, on peut penser à la collection « J’ai envie de comprendre… »de l’éditeur Médecine & Hygiène./Revue Médicale Suisse . https://boutique.revmed.ch/collections/j-ai-envie-de-comprendre
Il faut cependant reconnaître que pour la majorité des situations médicales, l’information à transmettre peut tenir sur une ou deux pages A4.

Des fiches patients ?

Il est possible que cela existe, mais en tout cas je ne connais pas leur existence.

Je suis surpris que nous n’ayons pas pour tous les sujets dont nous parlons quotidiennement avec nos patients, des informations écrites à leur donner, sous une forme courte et vulgarisée.
 
La meilleure information serait probablement celle transmise durant la consultation mais également présentée sur un document papier que le patient recevrait avant de quitter le cabinet : le lumbago (non ce n’est pas une hernie discale, oui il faut se mobiliser), les infections virales des voies aériennes supérieures (les antibiotiques sont inutiles), les troubles du sommeil, l’hypercholestérolémie, l’hypertension, l’anxiété, l’excès de poids, etc.
 
Devons-nous repenser la façon d’informer nos patients ? Si oui, l’écrit est certainement une voie intéressante, actuellement sous-utilisée.
 
Jean Gabriel Jeannot, le 11.11.2023
 
*Ulmer PA, Robishawa S. Providing health information at the inpatient’s point of medical need. J Consum Health Internet 2010;14.

Commentaire : l'infographie visuelle

"Ces dernières années, les plateformes de médias sociaux comme Twitter, Facebook et Instagram sont devenues des lieux de rassemblement populaires pour les cliniciens et pour les patients pour se connecter, s'engager et partager du contenu médical.

Les revues médicales, qui agissent souvent en tant que fournisseurs de ce contenu, ont reconnu le pouvoir et l'influence croissants des médias sociaux et ont commencé à chercher des moyens de mieux impliquer leur public.

Mais qu'est-ce qu'un résumé visuel ? Simplement, ce sont des représentations visuelles des principaux résultats d'un manuscrit publié ; ou, en d'autres termes, une "bande-annonce" du manuscrit complet. Bien qu'ils puissent prendre de nombreuses formes et conceptions différentes, ils se composent souvent de trois éléments clés :

(1) un titre simple et facile à comprendre,
(2) un accent principal sur les résultats
(3) l'utilisation d'indices visuels ou d'images pour aider le lecteur à assimiler et à retenir le message à retenir.

Cet rendu simplifié d'informations complexes permet au producteur de partager efficacement des résultats complexes dans un format qui permet une visualisation et une interprétation rapides."


L'abstract visuel peut devenir aisément une infographie destinée aux patients
 
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https://talenty.fr/citations-visualisation-vision-board/

Q
uelques exemples d'infographies "anglo saxonnes"  et "made in france "destinées aux patients et transposables au cas par cas.
 
La communication médicale  US au patient est sousvent "hard" 

STROKE
 
Endartérectomie carotidienne
 Bilan Thrombophilie

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L'infographie patient doit être simple sans être trop caricaturale, quelque fois un simple dessin sur une feuille blanche suffit, dans d'autres cas il faut être plus précis. Tous les patients sont différents, ils veulent tout savoir (normal) ou pensent tout savoir (dangereux) grâce au "bon Dr Google" .......
 
De plus  il faut s'adapter à leur capacité de compréhension et utiliser des mots, des images simples.
 
Les six dernières fichier sont le fait de l'association Agir Pour le Coeur des Femmes avec un site dédié remarquable :  @ACF_WCHF et https//www.agirpourlecoeurdesfemmes.com   

Fiche info patient de la Société Française de Médecine Vasculaire, parution dans La Lettre du Médecin Vasculaire, 4 numéros / an et donc 4 fiches / an 

ATHERO1ATHRO2FIFIPP
   
Nous devons toutes et tous travailler, améliorer la communication avec les patients, afin de mieux les sensibiliser à leur affection mais sans jamais cristalliser sur la peur (ce que font les anglo-saxons). Il faut essayer de leur montrer que les réseau sociaux n'ont jamais "fait médecine".....

Attention il faut personnaliser l'information , le plus difficile.

L'éducation thérapeutique est encore un autre moyen de communication qui va au-delà de la simple communication, mais en France c'est encore le parent pauvre de la médecine notamment de la médecine vasculaire.

Devons-nous repenser la façon d’informer nos patients ? OUI  et RAPIDEMENT mais attention à l'avalenche incontrôlée des données "pseudo médicales ", attention danger ! Il est de notre rôle de médecin de mettre de l'ordre, faire la part du vrai et la pat du faux.......illusoire ?