
Incidence du nombre total d'événements de maladies cardiovasculaires, y compris les événements coronariens, les accidents vasculaires cérébraux et les accidents ischémiques transitoires, selon l'attribution de l'intervention et les antécédents de maladie cardiovasculaire.Cette étude a examiné les résultats et les effets sur 2 ans des agents OAC chez ces patients à l'aide des données du registre ANAFIE (All Nippon Atrial Fibrillation in the Elderly) (N = 32 275).
Les patients ont été classés en patients à haut risque (âge : ≥80 ans ; score CHADS 2 : ≥2 ; et présence d'au moins 1 facteur de risque de saignement : clairance de la créatinine de 15 à 30 mL/minute, saignements antérieurs aux sites critiques, poids corporel ≤ 45 kg, ou utilisation continue d'antiplaquettaires) et groupes de référence.
Dans les patients du groupe à haut risque (n = 7 104) et de référence (n = 25 171), 89,0 % et 93,4 %, respectivement, utilisaient des agents OAC. Parmi ceux-ci, respectivement, 30,1 % et 24,2 % utilisaient de la warfarine, et 58,9 % et 69,1 % utilisaient des agents OAC à action directe (DOAC). Comparativement au groupe de référence, le groupe à haut risque présentait une incidence plus élevée d'AVC/d'embolie systémique, d'hémorragie majeure, d'hémorragie intracrânienne, d'hémorragie gastro-intestinale, d'événements cardiovasculaires et de décès toutes causes confondues. Dans le groupe à haut risque, l'utilisation d'agents AOD par rapport à la non-utilisation d'agents AOD était associée à une incidence réduite d'AVC/d'embolie systémique (RR : 0,53 ; IC à 95 % : 0,36-0,79) et de décès toutes causes confondues (RR : 0,65 ; 95 % IC : 0,52-0,81) mais pas d'hémorragie majeure (HR : 1,09 ; IC 95 % : 0,63-1,89). Les AOD étaient supérieurs à la warfarine en termes d'efficacité et d'innocuité. Pour les patients à haut risque, antécédents d'hémorragie majeure,


Les patients âgés à haut risque atteints de fibrillation auriculaire non valvulaire avaient des incidences d'événements plus élevées. Les AOD étaient associés à un risque réduit d'AVC/d'embolie systémique et de décès toutes causes confondues par rapport à la non-utilisation d'agents OAC ou de warfarine. (Étude observationnelle prospective chez des patients âgés au stade avancé atteints de fibrillation auriculaire non valvulaire ) (registre ANAFIE)

Commentaire
Une étude chez tous les exclus des études princeps sur les AOD et FANV : les patients ont été classés en patients à haut risque (âge : ≥80 ans ; score CHADS 2 : ≥2 ; et présence d'au moins 1 facteur de risque de saignement : clairance de la créatinine de 15 à 30 mL/minute, saignements antérieurs aux sites critiques, poids corporel ≤ 45 kg, ou utilisation continue d'antiplaquettaires) et groupes de référence.
Voici donc des données de le "VRAIE VIE". Une particularité, 70% des patients étaient anticoagulés avec un AOD "LOW DOSE" , ce qui se comprend aisément vue les caractéristiques de cette population avec un effet pretecteur supérieur aux AVK à dose classique et moins d'hémorragie.
Il faut rapprocher cette étude de l'étude française SAFIR d'Olivier HANON (Hanon O, et al. Heart 2021;107:1376–1382. doi:10.1136/heartjnl-2020-317923) , étude réalisée chez des patients de 80 ans et plus. L'AOD étéit le rivaroxaban, pleine dose vs AVK
Saignements majeurs, hémorragies intracérébrales (IC) et gastro-intestinales (GI) et AVC ischémiques dans les cohortes d'antagonistes de la vitamine K (AVK) et de rivaroxaban.
Ces deux études sont diffférentes , l'étude d'O Hanon validait les AOD (rivaroxaban) l'utilisation full dose d'un AOD chez des sujets âgés , l'étude japonaise valide , elle, les AOD low dose sans cette population "fragile" vs AVK
Une autre étude française est à citer l'étude NAXOS (Diapo O Hanon, Vasco 2021) , étude qui elle aussi a ciblé des sujets très âgés
Les recommandations de l'EACTS fixe l'utilisation des AOD LOW DOSE dans la FANV chez les sujets âgés de manière précise

(Diapo O Hanon, Vasco 2021) Une régle absolue ++++
Parmi 4191 publications examinées, 35 ECR utilisant des AOD à dose ajustée ont été identifiés pour le dabigatran, l'apixaban, le rivaroxaban et l'edoxaban. Sur ces 35 ECR, 29 étaient liés à la prévention des AVC dans la FA. Les résultats d'efficacité et d'innocuité des AOD à dose ajustée dans les grands ECR sur la FA étaient similaires à ceux trouvés pour les AOD à dose complète.
À notre connaissance, le dabigatran, l'apixaban et le rivaroxaban n'ont pas été étudiés en tant que traitement à dose ajustée pour letraitement de la MTEV en phase aigüe ++++++ .https://jamanetwork.com/journals/jamacardiology/article-abstract/2793119
Pour faire simple la réduction de la dose est une réalité pour la FANV comme le montre plusieurs études. Attention le rivaroxaban 15 mg est une dose intermédiaire , le low dose correspond au rivaroxaban 10 mg et à l'apixaban 2.5 mg. X 2
Mini synthèse FANV et réduction DOSE en cas de FANV
Pour la MTEV nous sommes en attente de l'étude APICAT (Isabelle Mahé) et de l'étude RENOVE (Francis Couturaud)



Figure 2 : Modifications des voies physiopathologiques chez les personnes âgées.
Figure 3 : Prise en charge optimisée des patients âgés admis pour syndrome coronarien aigu.
Figure A : Les scores de FRAGILITE
in La Check-List de la Médecine Vasculaire, Ed DOIN 2020
L'état de crise du sujet âgé se présente habituellement comme une décompensation fonctionnelle : confusion ou "décompensation cérébrale aiguë", dépression ou "décompensation thymique", chute ou "décompensation posturale aiguë", "décompensation nutritionnelle", etc...
Face à la décompensation fonctionnelle, la démarche classique visant à regrouper un faisceau de symptômes sous le chapeau d'une maladie unique n'est plus adaptée.
La décompensation fonctionnelle est provoquée par la survenue de maladies chroniques et/ou aiguës sur un terrain plus ou moins fragilisé par le vieillissement.
Les concepts de décompensation et de fragilité du sujet âgé peuvent être expliqués par un schéma (figure) prenant en considération 3 éléments qui se cumulent pour aboutir à la décompensation d'une fonction (1 + 2 + 3 de J.P. Bouchon) :
1- Les effets du vieillissement qui réduisent progressivement les réserves fonctionnelles, sans jamais à eux seuls entraîner la décompensation.
2- Les affections chroniques surajoutées qui altèrent les fonctions.
3- Les facteurs de décompensation qui sont souvent multiples et associés chez un même patient : affections médicales aiguës, pathologie iatrogène et stress psychologique.
Pour exemple, le syndrome confusionnel, décompensation cérébrale aiguë, est favorisé par les effets du vieillissement sur le cerveau. Les affections neuropsychiatriques
chroniques, notamment les démences, constituent le terrain de prédilection. Les facteurs déclenchants sont nombreux : troubles cardiovasculaires, métaboliques ou infectieux, iatrogénie, stress environnemental.
Malgré la décompensation d'un organe, l'équilibre de l'individu est souvent sauvegardé grâce aux capacités de compensation d’autres organes. A titre d’exemple, l'insuffisance vestibulaire est fréquente chez le vieillard sans s'accompagner obligatoirement d'une perte des capacités d'équilibre. Le relais est assuré par les autres organes neurosensoriels (proprioception articulaire et musculaire, informations visuelles). Ce n’est qu’à l'occasion d'une déficience de ces compensations que survient la perte d'équilibre.
Le vieillissement est un processus hétérogène variable d’un individu à l’autre et d’un organe à l’autre. Chez la plupart des personnes, le vieillissement se traduit par une diminution des capacités maximales liée à la réduction des réserves fonctionnelles, responsable d’un état de fragilité (frail elderly). D’autres personnes conservent, même dans le grand âge, des capacités fonctionnelles optimales (fit elderly).
Lorsqu’il existe, le déclin des capacités débute dès l'âge adulte et suit une involution progressive. La notion de réserve fonctionnelle est capitale en physiologie. Elle désigne pour certains organes une capacité de réserve de fonctionnement mesurable dans des circonstances bien déterminées : réserve fonctionnelle rénale, coronaire, myocardique. Dans le cas du cerveau, la notion de réserve fonctionnelle est plus discutable.
La diminution des capacités, en l'absence de maladie surajoutée, ne provoque pas "d'insuffisance", l’âge n'étant jamais à lui seul responsable de la décompensation d'une fonction.
Le déclin de chaque fonction est sans doute programmé génétiquement. Il est accéléré par des maladies (l'hypertension accélère le vieillissement cardio - vasculaire), et influencé par divers facteurs : endocriniens, nutritionnels, exercice physique... Une fonction non utilisée peut décliner rapidement.
Ainsi, la vieillesse n'est en aucun cas une maladie, mais représente un terrain propice pour le développement des maladies. La répercussion de ces maladies est plus importante chez le sujet âgé car leurs effets se surajoutent aux altérations dues au vieillissement.
Dans l'évaluation d'un sujet âgé, la frontière entre le "normal" et le "pathologique" est beaucoup plus difficile à situer que chez le sujet jeune. Ceci peut entraîner trois écueils dangereux :
La "surmédicalisation"
Elle est consécutive au refus d'envisager le vieillissement et ses conséquences. Si la "norme" de référence est l'adulte plus jeune, il y a un risque de considérer comme anormal et pathologique ce qui est simplement dû au vieillissement (troubles bénins de mémoire) ou à ses conséquences (mal être, isolement). Cette tendance a conduit dans les années 50 à médicaliser la vieillesse et à la faire considérer comme une "maladie incurable" plus que comme une étape de l'existence.
La "sous-médicalisation"
Elle survient, à l'inverse, lorsque le fatalisme amène à banaliser les symptômes observés en les mettant sur le compte de la seule vieillesse ou d'un problème social alors qu'ils sont dus à une affection curable. Cette attitude est génératrice d'une perte de temps préjudiciable pour le patient. La plupart des patients hospitalisés pour problème social ou "placement" ont en fait d'authentiques problèmes médicaux mal pris en charge qui rendent impossible le maintien à domicile.
Les mauvaises pratiques
Elles peuvent contribuer à aggraver ces deux phénomènes en ignorant dans le raisonnement médical ou dans la prescription médicamenteuse la spécificité de la personne âgée.
Leur fréquence augmente avec l'âge. La polypathologie est une des caractéristiques du sujet âgé qui présente en moyenne quatre à six maladies.
Ces maladies chroniques (insuffisance cardiaque, polyarthrose...) sont source d'incapacités et de dépendance.
Elles peuvent entrainer la décompensation d'une ou de plusieurs fonctions.
L'un des risques est celui de la survenue du phénomène dit "de la cascade" dans lequel une affection aiguë entraine des décompensations organiques en série. C'est, par exemple, le cas d'une infection bronchopulmonaire favorisant une décompensation cardiaque, qui elle-même entraîne une insuffisance rénale, elle-même favorisant un syndrome confusionnel...
Certaines fonctions décompensent avec prédilection et sont particulièrement impliquées dans la "cascade": la fonction cérébrale corticale (confusion, dépression) et sous-corticale (régression psychomotrice), la fonction cardiaque, la fonction rénale et la fonction d'alimentation (déshydratation, dénutrition).
Le phénomène de la cascade, très particulier à la gériatrie, est d'autant plus dangereux qu'il constitue un véritable cercle vicieux où les éléments pathologiques retentissent les uns sur les autres et s'aggravent réciproquement : la dénutrition protéino-énergétique augmente, par son effet immunosuppresseur, le risque d'infection bronchopulmonaire qui aggrave encore la dénutrition par l'anorexie qu'elle entraîne. Parallèlement, la dénutrition réduit la force des muscles respiratoires, l'efficacité de la toux, l'un et l'autre de ces éléments augmentant le risque infectieux ainsi que celui de décompensation respiratoire.
Le pronostic de la cascade est grave. Certaines situations à risque peuvent être identifiées : grand âge, polypathologie, polymédication, dépendance psychique et physique. De même, l’intensité du stress initial (hospitalisation en milieu chirurgical notamment) et la non-qualité de l'environnement (insuffisance de formation des soignants, iatrogénie) sont des facteurs prépondérants.
La perte des réserves adaptatives due au vieillissement et aux maladies chroniques peut être telle qu’elle soit responsable chez certains vieillards d'un état de fragilité permanent qui se caractérise par une instabilité physiologique. Ces patients, qui sont dans l’incapacité de s’adapter à un stress même minime, sont particulièrement exposés au risque de pathologies en cascade.
Parmi les marqueurs cliniques les plus pertinents d’un état de fragilité, on retrouve la chute, l’incontinence et le syndrome confusionnel.
Quatre paramètres de l’évaluation gérontologique permettent de dépister l’état de fragilité, à savoir :
1- la fonction musculaire,
2- la capacité aérobie,
3- l’état nutritionnel,
4- les fonctions cognitives et les aptitudes psychomotrices, notamment posturales, de l’individu.
L’augmentation du nombre de "sujets âgés fragiles" dans les prochaines décennies représente l'un des enjeux essentiels de la prise en charge gérontologique.
http://campus.cerimes.fr/geriatrie/enseignement/personneagee/site/html/1.html
Telles sont les grandes lignes de la prise en charge des personnes âgées de plus de 75 ans et aujourd'hui de plus en plus âgés, au-delà de 80 ,95 voire 90 ans. Cettre population fait le lit des atteintes cardio vasculare. Il existe des cardio-gériatres, des médecins vasculaires gériatres seront demain tout aussi nécessaires compte tenu du vieillissement de la population.
Grand âge, complications cardio vasculaires, c'est systématiquement tenir compte de :
- des facteurs de comorbidité et polypathologie
- une instabilité physiologique
- des traitement en cours
- de la fonction rénale
- des atcds hémorragiques
- de la fonction hépatique
- des comédications
- de la dénutrition et de la cachexie
- du risque de chute
- de la présence de troubles cognitifs
- de l'entourage
- des souhaits du patient
"En conclusion (de l'article qui est le point de départ), les personnes âgées constituent une population spéciale à haut risque avec ses propres particularités en termes de vulnérabilité biologique, d'évaluation de la stratification des risques et d'approches de gestion. Des preuves solides ont été obtenues au cours de la dernière décennie sur l'effet positif d'une approche invasive précoce sur tout le spectre du SCA, avec une nette réduction de la mortalité. Les questions ouvertes pour l'investigation restent la stratégie, soit conservatrice ou invasive, à adopter chez les patients présentant des degrés avancés de fragilité, la combinaison et la durée optimales de DAPT et la valeur de la revascularisation complète par rapport au coupable uniquement, en particulier chez les patients NSTEMI.
Une décision au cas par cas appuyée par une vision holistique doit toujours être envisagée"
Deux références

La collection des guides PAPA (Prescriptions médicamenteuses adaptées aux personnes âgées) a été conçue et elle est dirigée par les professeurs Claude Jeandel et Olivier Hanon. Elle vise à préciser les spécificités de la prescription médicamenteuse dans les affections cardiovasculaires prévalentes chez le sujet âgé. Le guide PAPA en cardio-gériatrie est le 3e guide PAPA de spécialité, après l'urologie et la rhumatologie.
Il a été rédigé par le professeur Olivier Hanon et le docteur Patrick Friocourt.
Ce guide aborde la plupart des pathologies cardiaques de la personne âgée en y incluant leur prévention, leur diagnostic et leur traitement : 1)L'hypertension artérielle - 2) L'hypotension orthostatique - 3) L'insuffisance cardiaque - 4) La fibrillation atriale - 5) L'insuffisance coronaire - 6) Les dyslipidémies 7) Le diabète - 8) La thrombose veineuse - 9) L'embolie pulmonaire - 10) La prise en charge d'une syncope - 11) La bradycardie - 12) Les ESV et les troubles du rythme ventriculaire - 13) Les torsades de pointe -- 14) Les valvulopathies - 15) L'endocardite infectieuse - 16) L'artériopathie des membres inférieurs - 17) L'anévrisme de l'aorte abdominale.
Le guide PAPA en cardio-gériatrie s'attache principalement à la spécificité des traitements prescrits à la personne âgée en fonction de ses co-morbidités.
Chacune des pathologies est abordée en termes épidémiologique, physiopathologique, diagnostique et thérapeutique. Chaque chapitre se termine par un guide pratique : ce qu'il faut faire, ce qu'il faut éviter, ce qu'il faut faire au cas par cas. Cet ouvrage original et innovant sera utile à l'ensemble des prescripteurs quels que soient leur mode et lieu d'exercice ainsi qu'aux étudiants et aux internes en médecine en formation
https://www.decitre.fr/livres/le-guide-papa-en-cardio-geriatrie-9782876716315.html#resume
