Ce que l'on savait déjà sur ce sujet
⇒ La relation entre les taux de cholestérol LDL (LDL-C) et le risque de démence reste controversée, avec des preuves contradictoires dans les études antérieures
⇒ Des essais cliniques récents de grande envergure ont montré qu'abaisser le LDL-C à des niveaux très bas n'augmente pas le risque de démence, remettant en cause les craintes initiales
⇒ Le rôle des statines dans la modulation des résultats cognitifs fait débat, certaines études suggérant des effets neuroprotecteurs potentiels.
Ce que cette étude apporte
⇒ Des niveaux de LDL-C inférieurs à 70 mg/dL (1,8 mmol/L) sont associés à une réduction significative du risque de démence toutes causes confondues (-26 %) et de démence liée à la maladie d'Alzheimer (-28 %)
⇒ L'utilisation de statines apporte une protection supplémentaire contre la démence chez les personnes avec un LDL-C < 70 mg/dL, soulignant un effet synergique.
⇒ Les niveaux très bas de LDL-C (<30 mg/dL ou <0,8 mmol/L) ne réduisent pas davantage le risque, suggérant un effet seuil pour un bénéfice cognitif optimal
Implications pour la recherche, la pratique et les politiques
⇒ Ces résultats soulignent l'importance de cibler la gestion du LDL-C dans les stratégies de prévention de la démence, avec une intégration potentielle dans les recommandations cliniques
⇒ Ils soutiennent l'utilisation des statines dans des plages spécifiques de LDL-C, combinant bénéfices cardiovasculaires et cognitifs
⇒ Les recherches futures pourraient affiner les seuils de LDL-C et explorer les mécanismes liant le métabolisme lipidique au déclin cognitif

SYNTHESE
Cette étude rétrospective, utilisant les données harmonisées de 11 hôpitaux universitaires coréens, examine le lien entre les taux de cholestérol LDL et le risque de démence. Les chercheurs ont constaté que des niveaux de LDL inférieurs à 70 mg/dL sont associés à une réduction significative du risque de démence, y compris la maladie d'Alzheimer. De plus, chez les individus avec un LDL bas, l'utilisation de statines procure une protection supplémentaire contre la démence. Ces résultats suggèrent que la gestion ciblée du LDL pourrait être une stratégie préventive importante contre le déclin cognitif, bien que des taux très bas de LDL (<30 mg/dL) n'aient pas montré de bénéfice supplémentaire. L'étude met en lumière la nécessité de considérer les seuils de LDL dans les recommandations cliniques pour la prévention de la démence. (NotebooKLM)
PERPLEXITY/IA
Les résultats de cette étude offrent des pistes concrètes pour optimiser la prévention de la démence en pratique clinique, notamment grâce à une gestion ciblée du cholestérol LDL et l'utilisation stratégique des statines.
Applications cliniques clés :
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Cible lipidique optimale :
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Prioriser un objectif de LDL-C <70 mg/dL (1,8 mmol/L) chez les patients à risque cardiovasculaire et cognitif, avec un suivi régulier par bilan lipidique
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Éviter une réduction excessive en dessous de 30 mg/dL (0,8 mmol/L), qui n'apporte pas de bénéfice supplémentaire
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Stratégie statines :
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Prescrire des statines en combinaison avec la réduction du LDL-C chez les patients avec LDL-C <70 mg/dL, pour une réduction supplémentaire de 13% du risque de démence.
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Privilégier les statines à haute puissance (atorvastatine, rosuvastatine) qui montrent un effet neuroprotecteur plus marqué dans les méta-analyses.
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Personnalisation des traitements :
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Adapter les cibles de LDL-C selon le profil patient : antécédents d'AVC, facteurs de risque vasculaires, ou antécédents familiaux de démence.
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Chez les patients âgés (>75 ans), évaluer le ratio bénéfice/risque avant d'initier un traitement intensif, en s'appuyant sur des marqueurs cognitifs.
Intégration dans les parcours de soins :
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Dépistage combiné : Inclure le LDL-C dans les bilans de prévention cognitive systématiques après 50 ans.
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Éducation thérapeutique : Expliquer aux patients le lien entre santé cardiovasculaire et cognitive, en valorisant l'adhésion aux traitements hypolipémiants.
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Suivi interdisciplinaire : Coordonner médecins généralistes, neurologues et cardiologues pour ajuster les traitements selon l'évolution cognitive14.
Recherche translationnelle nécessaire :
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Développer des outils prédictifs combinant biomarqueurs lipidiques et cognitifs (ex : APOE ε4 + LDL-C).
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Explorer les mécanismes synergiques entre statines et métabolisme cérébral (effets anti-inflammatoires, modulation de la protéine tau).
Ces recommandations s'appuient sur des données observationnelles robustes mais nécessitent confirmation par des essais randomisés à long terme avant une intégration large dans les guidelines
Bien que les statines montrent un potentiel prometteur dans la réduction du risque d'Alzheimer, leur utilisation doit être adaptée au profil du patient et guidée par des données solides.
Commentaire
Effet des statines sur le risque de démence positif.
Est ce qu'il faut introduire ce résultat dans l'AMM des statines, peut être pas immédiatement mais demain probablement
Cette action peut être un élément décisif pour les patients "hésitants "face aux statines
Les article sur statines , démence et Alzheimer se multiplient avec des résultast globalement favorables
Les STATINES sont bienfaitrices pour mille et une chose en médecine. Il faut arrêter de les diaboliser. L'effet NOCEBO des statines est leur "tendon d'Achille", c'est déjà suffisant.
Prescrire une statine en primo prescription c'est un temps médical trés important qu'il ne faut pas réduire à quelques secondes.....mais EXPLIQUER, JUSTIFIER et RASSURER et ce quelque soit l'indication.
A LIRE
STATINE et DEMENCE

https://medvasc.info/archives-blog/statine-et-d%C3%A9mence
Pages 804–814, https://doi.org/10.1093/eurjpc/zwab208
Copyright : Dr Jean Pierre Laroche / 2025