Jean Pierre LAROCHE 18 Août 2025 Clics : 70

MTEV et CANCER :connaissance des patients , enquête canadienne

“L'information est l'oxygène des temps modernes.” Anonymus

“L'information n'est souvent qu'un empêchement à la vraie connaissance.” Louis Gauthier

"Pour guérir, il faut trois conditions : la conscience, l'action et la persévérance." Carl Gustav Jung

Sensibilisation des patients à la thrombose associée au cancer : une enquête nationale canadienne

Ana C. Pizzarossa , Andrea Penaloza ,Kristina Vrotniakaite-Bajerciene ,Rufaro Chitsike,Vicky Tagalakis ,Susan Calverley, Marc Carrier
TH OPEN 2025
https://www.thieme-connect.de/products/ejournals/abstract/10.1055/a-2635-9296
Article en libre accès

RAPPEL

Contexte

Environ 20 % des patients atteints de cancer souffriront d'une thromboembolie veineuse associée au cancer (TVE), liée à une morbidité et une mortalité importantes. Malgré son importance clinique, la connaissance de la TVE chez les patients atteints de cancer et leurs aidants reste faible. Nous avons cherché à évaluer les connaissances des patients en la matière au moyen d'une enquête nationale.

Matériels et méthodes

Un sondage visant à évaluer les connaissances sur différents aspects de la thérapie comportementale en oncologie (TCA) a été élaboré par un comité directeur composé de quatre cliniciens experts en TCA et d'un patient partenaire ayant une expérience vécue. La diffusion du sondage auprès des patients atteints de cancer s'est faite par l'intermédiaire du réseau Environics, du réseau des membres de Thrombose Canada et des plateformes de médias sociaux de Thrombose Canada. La publicité a été diffusée sur Instagram et Facebook, ainsi que dans l'infolettre du Réseau canadien des survivants du cancer.

Résultats

Sur les 312 patients atteints de cancer ou survivants qui ont répondu à l'enquête, 179 (57,4 %) étaient des femmes et 118 (37,8 %) avaient plus de 65 ans. Au total, 119 patients (38,1 %, intervalle de confiance [IC] à 95 % : 37,7–49,8 %) ont déclaré n'avoir aucune connaissance de la CAT.

Seulement 84 (26,9 %, IC à 95 % : 22,1–32,2 %) et 94 (30,1 %, IC à 95 % : 25,1–35,6 %) patients ont déclaré avoir reçu une éducation sur leur risque sous-jacent de CAT ou une éducation sur les signes et symptômes de la thromboembolie veineuse, respectivement. Au total, 66 patients (21 %, IC à 95 % : 16,8–26,1 %) ont déclaré avoir été informés par un professionnel de la santé de la possibilité d'envisager une thromboprophylaxie. Les patients souhaitaient en savoir plus sur le risque de CAT, les facteurs de risque associés et les avantages et les effets secondaires potentiels de la thromboprophylaxie.

AXAR

Conclusion

De nombreux patients atteints de cancer manquent de connaissances sur la thérapie cognitive assistée (TCA).

Nos résultats soulignent l'importance d'une formation continue et d'une sensibilisation au fardeau de la TCA.

SYNTHÈSE
L'article de recherche explore le manque de sensibilisation et de connaissances concernant la thrombose associée au cancer (TAC) chez les patients canadiens atteints de cancer et les survivants. Les auteurs soulignent que, malgré la prévalence et la gravité de la TAC, une majorité de patients n'en ont pas connaissance et ne reçoivent pas d'informations adéquates de la part des professionnels de la santé. L'étude, établie sur une enquête nationale, révèle un fort intérêt des patients pour l'éducation sur les risques, les symptômes et la prévention de la TAC, suggérant un besoin urgent de stratégies d'information et de prévention améliorées. (NotebooKLM)

MTEVCANCE

PERPLEXITYY/IA : comment mieux informer les patients atteints de cancer et de MTEV

La maladie thromboembolique veineuse (MTEV) est une complication fréquente et grave chez les patients atteints de cancer. C’est la deuxième cause de décès chez ces patients, après le cancer lui-même, et son risque est multiplié par 4 à 7 par rapport à la population générale. Pourtant, les patients sont souvent peu informés sur ce risque et sur les stratégies de prévention.oncobfc+4

Comment mieux informer les patients sur le risque de MTEV au cours du cancer ?

1. Utiliser des supports pédagogiques variés

Brochures et fiches explicatives remises lors des consultations.
Vidéos d’information et de sensibilisation, disponibles dans les salles d’attente ou sur les sites d’oncologie.onco-nouvelle-aquitaine+1
Webinaires ou ateliers éducatifs animés par des soignants pour expliquer le risque et la reconnaissance des symptômes de la MTEV.

2. Favoriser une communication claire et personnalisée

Expliquer en termes simples les risques associés au cancer et aux traitements sur la circulation sanguine (chimiothérapie, chirurgie, dispositifs invasifs).
Présenter les symptômes à surveiller : jambes douloureuses, gonflées, essoufflement soudain, etc.
Détailler les mesures de prévention et leur intérêt (mobilisation, hydratation, traitement anticoagulant en cas de risque élevé selon le score de Khorana)

3. Intégrer l’information au parcours de soins

Intégrer systématiquement l'information sur le risque de MTEV lors de l’annonce du cancer, au début de la prise en charge et lors des visites de suivi.
Utiliser les alertes dans le dossier médical électronique pour rappeler l’information lors des prises de décisions et des prescriptions.
Impliquer tous les professionnels de santé (médecins, infirmiers, pharmaciens) dans la transmission de l’information et l’éducation du patient.

4. Orientation vers des ressources fiables

Proposer aux patients des sites internet spécialisés ou des associations pour mieux comprendre le risque et les moyens de prévention.
Mettre à disposition des outils validés pour évaluer leur propre risque (score de Khorana).afsos
Encourager le dialogue avec l’équipe soignante pour poser des questions et exprimer d’éventuelles inquiétudes.

5. Évaluation régulière de la compréhension

Vérifier systématiquement lors des consultations que le patient a bien compris les risques et sait comment réagir en cas de symptômes évocateurs.
Utiliser des questionnaires ou des discussions ciblées pour suivre la compréhension du patient.

Conclusion
Une meilleure information passe par une communication régulière, adaptée, multimodale et intégrée dans le parcours de soins. Elle permet à la fois de rassurer le patient et de prévenir des complications graves grâce à une reconnaissance précoce des signes et une meilleure adhésion aux mesures de prévention proposées.

Commentaire

Rappelons le travail similaire d'Isabelle Mahé en 2022 à l'occasion du WTD ( https://onlinelibrary.wiley.com/doi/epdf/10.1111/jth.15902)

Un patient bien informé peut mieux gérer sa maladie, à la condition d'avoir reçu les bonnes informations dès le début de sa maladie. La cancer est une affection qui se complique de MTEV, il est donc souhaitable d'en parler le plus tôt possible afin d'envisager un diagnostic le plus précoce. Les centres anticancéreux doivent s'équiper d'un service MTEV pour faire cette information puis d'en assurer la ,prise en charge. Une équipe MTEV est donc nécessaire dans tout centre cancer. Cette équipe doit être pluridisciplinaire avec l'adjonction d'une ou d'un patient expert. De plus la gestion des anticoagulants étant plus difficile dans ce contexte, une éducation thérapeutique anticoagulante est nécessaire. Mieux prévenir la MTEV, c'est mieux connaître ses premiers signes. En France, le pourcentage des patients bien informés sur la MTEV au cours du cancer reste faible. LA VRAIE VIE nous le confirme régulièrement. En cas de diagnostic de TVP et/ou EP s'accompagnent de multiples interrogations. Le lien MTEV/CANCER est peu, trop peu connu des patients; il existe souvent une incompréhension totale, car personne ne leur ont parlé de cette complication. À l'inverse, lorsque l'information a été faite en amont, tout devient plus simple à gérer chez une ou un patient bien informé. Toutes les associations qui luttent contre le cancer doivent s'approprier ces informations sur la MTEV auprès d'un guichet unique.
En cas de MTEV sans facteur déclenchant parès 50 ans, la recherche d'un cancer doit être expliquée. L'enquête canadienne est focalisée sur la MTEV mais n'ignorons pas la thrombose artérielle provoquée par les cancers.

BRAVO à Marc Carrier et toute son équipe, il nous rappelle l'essentiel : INFORMER les PATIENTS atteints de cancer et le risque de MTEV.

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