
La thromboendartériectomie (TEA) est le traitement de référence pour l'artère fémorale commune (CFA). Cependant, en raison de sa faible invasion et de sa courte durée d'hospitalisation, la thérapie endovasculaire CFA (EVT) est réalisée dans la pratique du monde réel. Cependant, les avantages cliniques et la population cible appropriée pour le CFA EVT restent flous.
Les objectifs de cette étude étaient de comparer les résultats cliniques du TEA avec ceux de l'EVT chez les patients atteints de maladies CFA symptomatiques et d'identifier la population cible adéquate pour l'EVT CFA.
Un total de 1 193 patients consécutifs ayant subi un EVT (n = 761) ou un TEA (n = 432) pour CFA ont été identifiés et revus rétrospectivement à partir d'un registre de 66 institutions. Le critère de jugement principal était la perméabilité primaire à 1 an comparée entre l'EVT et l'ATE en utilisant l'appariement des scores de propension. Une analyse d'interaction a été réalisée pour explorer la population cible appropriée pour CFA EVT.
Après appariement sur score de propension, le taux de perméabilité primaire à 1 an était significativement plus élevé dans le groupe TEA (82,3 % vs 96,6 % ; P < 0,001), alors que les complications périopératoires étaient plus fréquemment observées dans le groupe TEA ( P = 0,047). Le statut non ambulatoire a atténué le HR de l'EVT par rapport au TEA pour le risque de resténose ( P = 0,021), alors que la présence de calcifications nodulaires a significativement augmenté le HR ( P = 0,040). Dans l'analyse du sous-groupe EVT pour le risque de resténose, l'utilisation d'un stent a montré le plus faible HR par rapport à l'angioplastie par ballonnet simple et à l'angioplastie par ballonnet enrobé de médicament ( P < 0,001).
Le TEA a montré une perméabilité supérieure à 1 an par rapport à l'EVT dans une étude multicentrique nationale. Le statut non ambulatoire atténuait la supériorité, alors que la présence de calcifications nodulaires la rehaussait.
Commentaire
L'artériopathie chronique oblitérante des membres inférieurs (AOMI) est la pathologie ATHEROTHROMBOTIQUE la plus difficile à prendre en charhe. Tout d'abord l'AOMI a le pronostic le plus grave en terme de mortalité du fait le plus souvent de son caractère polyviscéral. Les patients atteints d'AOMI sont des POLYVASCULAIRES. De plus en cas de diabète et ou d'insuffisance rénale chronique terminale les choses se compliquent. L'AOMI est aussi et surtour SOUS-DIAGNOSTIQUEE, SOUS-EVALUEE et SOUS-TRAITEE. Pour compléter le tableau on note en plus une compliance médiocre des patients au traitement. Cette compliance difficile concerne aussi bien la correction des facteurs de risque CV, l'activité physique et enfin la prise des médicaments. Autre difficulté l'examen écho-Doppler ,qu'il faut absolument interpréter en fonction de la clinique, de la présence des facteurs de co morbidité, l'âge, le sexe et l'ethnie.Sur le plan de l'écho-Doppler, c'est la COLLATERALITE qu'il faut analyser avec précision. La mesure de l'IPS est OBLIGATOIRE ou la Pression au Gros Orteil.
Autre difficulté c'est qu'à lésions artérielles identiques on devra pendre des mesures thérapeutiques différentes,en considérant, l'âge des patients , sa gêne, ses souhaits et ses facteurs de comorbidité.
De grâce AOMI n'égale pas systématiquement angio-scanner puis angioplastie. La pertinence des soins est très claire sur l'AOMI : " Il est inutile de réaliser un angioscanner des MI chez un patients qui présente une claudication large ".
On assiste de plus en plus à des angioplasties compationnelles......la prochaine étape , le patient va exiger d'être stenté....puis il choisira son stent......
Une fois de plus la rééducatison supervisée est la meilleure approche pour le traitement de l'AOMI, quand elle est possible. Cependant un préalable nécessaire et obligatoire est à respecter: la correction stricte des FDRCV est impérative associée à un traitement médical optimal : anti agérant plaquettaire, statine fotre dose et IEC si non CI. Les régles restent les mêmes sur le plan de l'approche thérapeutique de l'AOMI. Enfin les nouvelles molécules type anti PCSK9 et autres vont renforcer le traitement médical de l'AOMI et réduire à terme l'angioplastie et la chirurgie à la condition d'avoir un patient compliant notamment sur le controle des FDRCV.
Il est conseillé pour l'AOMI que le médecin traitant et le médecin vasculaire aient un suivi très régulier du patient porteur d'une AOMI. Il doit s'agir d'un PARCOURS de SOINS adapté à chaque cas donc très personnalisé. Ce suivi vasculaire n'égale pas écho-Doppler itératifs mais de simples consultations MEDICALES.
Demain les infirmier(e)s de pratique avancée seront en première dans le suivi des AOMI.
Dernières choses à prendre en considération les événements climatiques (canicule) et la pollution dont on SOUS ESTIME largement leur impact en cas d'AOMI. La canicule stoppe la marche quotidienne (un peu comme la Covid-19) , elle réduit l'HYDRATATION, et enfin elle renforce la SEDENTARITE. La pollution cardio vasculaire est une réalité, s'en préoccuper est une urgence.
Et puis cerise sur le gâteau l'INERTIE CLINIQUE des médecins, la cause majeure de l'absence de suivi des recommandations........
Résumé : Les patients atteints d’une maladie artérielle périphérique (AOMI) présentent un risque très élevé d’événements cardiovasculaires, mais la gestion des facteurs de risque est généralement sous-optimale. Ce groupe de travail conjoint de la Société européenne de l’athérosclérose et de la Société européenne de médecine vasculaire a mis à jour les données probantes sur la prise en charge de la dyslipidémie et des facteurs thrombotiques chez les patients atteints d’AOMI. Les lignes directrices recommandent un objectif de cholestérol avec de réduction du LDL de plus de 50 % par rapport à l’inclusion et de <1,4 mmol/L (<55 mg/dL) chez les patients atteints d’AOMI. Comme l’ont démontré des essais contrôlés randomisés, la réduction du LDL réduit non seulement les événements cardiovasculaires, mais également les événements indésirables majeurs des membres (MALE), y compris les amputations, de l’ordre de 25%.

Différences entre les sexes dans les réponses aux facteurs de stress vasculaires et aux séquelles. Un paradigme conventionnel propose que lorsque le même substrat structurel et fonctionnel artériel es t exposé à des facteurs de stress, les différences entre les sexes en réponse à ces facteurs de stress entraînent des variations de la maladie vasculaire périphérique manifeste, y compris la prédominance de l'anévrisme et de la dissection de l'aorte chez les hommes ainsi que la prévalence probablement plus élevée de la maladie athéroscléreuse classique des membres inférieurs chez les femmes qui a également tendance à se présenter davantage comme une maladie multitronculaire chez les femmes que chez les hommes. De nouvelles preuves suggèrent que les différences sexuelles intrinsèques dans le substrat artériel, résultant de facteurs génétiques ou épigénétiques, contribuent probablement également au dimorphisme sexuel dans les phénotypes de maladies vasculaires.À partir de: Pabon: Circ Res, Volume 130(4).February 18, 2022.496-511
Différences entre les sexes dans la présentation et la prise en charge de l'AOMI : Pabon : Circ Res, Volume 130(4).February 18, 2022.496-511
